Depuis plus de 25 ans, l’Association des propriétaires au lac Labelle publie un petit journal en début d’été. Cette petite publication renferme une multitude d’informations concernant la protection de l’environnement, les activités sociales, les dossiers traités par l’Association au cours de l’année, mais on y retrouve aussi de l’information sur divers sujets d’aspect général, des histoires de famille, des exploits réalisés, des événements inusités et des petits potins concernant les gens au lac.
Dans cette section sur site Internet, vous retrouverez certains de ces textes qui nous permettent d’en savoir un peu plus sur la vie au lac Labelle.
Il n’est pas facile de décrire la vie d’une personne, même si on pense la connaître vraiment à fond, après presque cinquante années de mariage. Je vais tenter d’exprimer mes sentiments et vous faire part de mes connaissances sur la vie de ce personnage qui a rendu possible l’existence de l’Association des propriétaires du lac Labelle Inc., le « du » ayant été changé pour « au », et c’est bien ainsi.
Parlons un peu de la vie d’Yvon. Né à Labelle, le 15 octobre 1927, le 2e enfant d’une famille de quatre, fils d’Urgel Lauzon et d’Alice Labelle, ils habitent la maison ancestrale construite par le grand-père Adonaï Lauzon. Adonaï était le fils d’Augustin Lauzon, de Sainte-Anne-des-Plaines, qui, à la demande du Curé Labelle, vint s’établir à Labelle, vers 1878, avec ses trois jeunes fils, dont Adonaï, le grand-père d’Yvon. La maison et les bâtiments de ferme ont peu changé depuis le temps. L’arrière de la maison donne sur la route 117, tandis que le devant donne sur la rivière Rouge, à peu de distance du chemin de La Minerve.
La vie n’a pas toujours été facile pour Yvon et, dès son jeune âge, il aidait son père aux travaux de la terre et de la ferme. Il se rappelle que, pour nourrir suffisamment leurs animaux, ils faisaient les foins chez Raoul Vennat et chez les Filiatrault, la terre avant celle de Henri Terreault. De plus, ils transportaient de la terre et du gravier, entre autres, chez les Keyserlingk, Renteln, Troubetzkoy, Schmemann, Jarry, Jonas, lors de la construction de l’hôtel Lambert et chez les Genet lors de l’ajout de la salle de danse à l’hôtel La Clairière. C’était toute une époque. Il avait peu de temps à consacrer aux loisirs; le dimanche il faisait une randonnée à bicyclette pour aller pêcher au bout du lac Brochet.
Les années passent et Yvon n’étant pas attiré par les travaux de la terre, quitte Labelle pour Montréal à l’âge de 21 ans. Il devient chauffeur d’autobus pour la Compagnie Provincial Transport et, plus tard, pour la Florida Greyhound, en Floride, et la Eastern Greyhound , un peu partout aux États-Unis. De retour au Québec, vers 1955, il s’inscrit à l’Institut Teccart, en électronique, ce qui l’amène à s’intéresser aux ordinateurs et à la lecture optique, domaine où il travaille jusqu’à sa retraite et qui lui a permis de voyager à travers le Canada et les États-Unis pendant de nombreuses années.
Dès son départ de Labelle, la nostalgie de son coin de pays se fit sentir et c’est alors qu’il achète un terrain situé sur les rives du lac Labelle, sur le chemin Baudart. Il y construit son premier chalet vers 1949, sans eau courante, ni électricité et, au fil des ans, améliore la situation. Mais, c’est en 1981 qu’il décide d’y ériger un chalet quatre saisons pour pouvoir en profiter toute l’année.
Donc, peu de temps après notre mariage célébré le 21 juin 1958, c’est là que lui vint l’idée de former une association dont le but premier, à l’époque, était de solliciter les propriétaires au lac Labelle à devenir membres et contribuer ainsi aux frais occasionnés pour ensemencer le lac. De là le premier logo représentant un poisson. C’était vraiment jour de fête au lac Labelle, en automne, lors de la mise à l’eau d’une grande quantité de belles truites mouchetées. Cela se produisit pendant plusieurs années.
Revenons à la formation de l’association. En premier lieu, il a donc sollicité l’appui de ses voisins, Rosaire Rompré, Maurice Aumont, Léopold Piché et Auguste Marquis, dont le chalet était situé près des Terreault. Léopold Piché en fut le premier président appointé et Yvon occupa le poste de secrétaire-trésorier, et moi j’agissais comme sa secrétaire – les deux font la paire…, n’est-ce-pas? Une photo prise lors de la première assemblée annuelle tenue le ler juillet 1961 montre les membres du conseil d’administration, Roger Rhéaume, directeur, J. Yvon Lauzon, secrétaire-trésorier, Lucien Lacasse, président, Jean-Baptiste Anfousse, directeur, et Léopold Piché, vice-président. Avec les années, le conseil d’administration a augmenté en nombre et se sont succédé à la présidence des noms bien connus, soit David Bangs, Maurice Bourdon, Lucien Lacasse – à nouveau, Lionel Bienvenue, Maurice Bélanger, René Poirier, Herbert Bauer, Gilles Chapleau, Richard Hébert, et tous ceux qui ont suivi par la suite. Malheureusement, un certain nombre d’entre eux nous ont déjà quittés pour l’au-delà. Il faut également souligner l’aide apportée par Mario Guinard, en assemblée spéciale en septembre 1966, à la préparation des règlements régissant l’association et le travail de vérification des livres fait bénévolement, pendant de nombreuses années, par Paul-Émile Noël.
Comment avons-nous procédé pour mettre l’association sur pied? Au tout début, nous avons écrit à chaque propriétaire pour leur faire connaître l’association et les inciter à joindre. Nous n’avions pas l’informatique à l’époque, alors imaginez les heures consacrées à atteindre notre but. Et, que dire des fins de semaine alors que j’étais souvent seule au chalet, car Yvon et Lucien Lacasse sillonnaient le lac Labelle et s’arrêtaient aux nombreux chalets, parfois fort longtemps…, pour faire connaître l’association. Ils ont bien travaillé tous les deux et la mise sur pied de l’association leur revient en grande partie.
Je me souviens des réunions tenues au sous-sol de notre résidence à Beaurepaire, où l’on retrouvait madame Annette Vennat, Dominique Fortin, Maurice Bourdon, Raoul Laplante, Herbert Bauer, Jacques Giguère, Marcel Girard, René Poirier, et quelques autres, dont malheureusement j’oublie les noms. Par la suite, Pierre Vennat s’est joint à nous pour produire un petit journal. Pierre composait les articles et moi je voyais à les imprimer et adresser les enveloppes, avec les moyens du bord. C’était le bon vieux temps…
Entre-temps, les besoins de l’association changeaient. Nous avons donc organisé des compétitions de natation et de ski nautique, au quai de l’église et ailleurs au lac (photo 8, photo 9, photo 10). Puis on utilisait parfois la vieille chapelle pour des activités sociales. Cet édifice fut démoli lorsque l’église actuelle fut construite. Plusieurs d’entre vous ne savez peut-être pas que les bancs de l’église actuelle proviennent de l’église de Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, à l’initiative d’Yvon qui a vu à faire les négociations nécessaires avec le Père Bradette pour obtenir le tout gratuitement.
Mais il fallait penser à nos jeunes qui n’avaient pas de lieu pour se rencontrer. Le temps était venu d’acheter un terrain pour construire un centre de loisirs pour les jeunes. Un terrain appartenant à la famille Francoeur fut donc acheté et la construction alla bon train, le tout grâce au bénévolat effectué par de nombreux membres, dont les Bienvenue, Larocque, Poirier, Ménard, et autres dont j’oublie les noms, ce qui nous a permis de réaliser cet exploit, considérant les ressources financières de l’époque.
Et que dire des parades de bateaux le soir sur le lac. Le groupe était divisé en deux, c’est-à-dire qu’un groupe partait du début du lac et l’autre groupe de la fin du lac et nous nous rencontrions vers la chapelle, pour continuer à faire un tour complet. Certains avaient travaillé de longues heures pour illuminer leur bateau. Et souvent la fête se continuait jusqu’aux petites heures…Quels souvenirs!
Après quinze années à s’occuper intensément de l’association, Yvon et moi avons remis les guides à d’autres membres, qui ont su mener la barque à bon port, et ce, jusqu’à ce jour.
Entre-temps, à partir de 1966, il prit le temps de voir à défricher graduellement 450 acres de terre, soit le DOMAINE LACABIE, agrandissant ainsi la population du lac Labelle.
Peu de temps plus tard, il vint à l’idée d’Yvon de former un club de ski nautique au lac Labelle. Après en avoir discuté avec Claude Pigeon, tous les deux décident de former le Club de ski nautique de Labelle Inc. (logo du club dessiné par Joanne Lauzon), d’installer un tracé de slalom et, en 1977, de fabriquer un tremplin pour le saut, le tout selon les normes de la Fédération québécoise de ski nautique Inc. Une corvée a réuni les Lauzon, Pigeon, Ménard, Lalumière, Céré, Giguère, Brisson, Gagnon et autres. Et, c’est ainsi qu’un grand nombre de jeunes au lac ont pu bénéficier des bons conseils de Claude Pigeon, leur entraîneur (Joanne, Claude et Diane). Personnellement, je me souviens des matinées où je partais tôt avec les jeunes du lac, les Brisson, Giguère, Laporte, Gagnon, Bastien, Ménard, nos deux filles Diane et Joanne, et d’autres dont j’oublie les noms, pour participer à des compétitions inter-lacs, soit au lac Connelly, au lac L’Achigan (St-Hippolyte), lac St-Joseph (St-Adolphe d’Howard) au lac Archambault (St-Donat) et au lac des Îles (Entrelacs). Je ramenais tous ces jeunes, en fin de journée, fatigués mais heureux de leur participation, sans compter les compétitions inter-lacs tenues également au lac Labelle. On recherchait toujours de nouvelles recrues afin d’assurer une relève et c’est ce qui s’est produit pendant de nombreuses années.
En 1977, nous avons tenu au lac Labelle le tournoi « sans frisson », c’était le 1er octobre. Pas chaud, pas chaud… Une pyramide composée de Bertrand Laporte, Daniel Gagnon, Pierre Brisson soutenant Pierre Gagnon et Michel Brisson ouvrit le tournoi. Il ne faut pas oublier les Jeux du Québec, région des Laurentides, le 9 août 1980, chez Daniel Possa et le Championnat québecois, en 1988, à la Marina de Maurice Bourdon.
Plusieurs fins de semaines, Yvon transportait son bateau SKI NAUTIQUE, Correct Craft, pour des compétions régionales ou pour les Jeux du Québec, un peu partout à travers la province : Sherbrooke, Lac Etchemin (en Beauce), Saint-Gabriel de Brandon, etc… Beaucoup de travail et d’efforts, mais quelle satisfaction obtenue auprès de ces jeunes. Yvon et moi agissions comme officiels lors de ces compétitions.
Entre-temps, Yvon a occupé le poste de président de la Fédération québécoise de ski nautique, (Montréal), président de l’Association régionale de ski nautique des Laurentides, (Saint-Jérôme), et vice-président de l’Association canadienne de ski nautique (Ottawa).
Au lac Labelle, d’autres prirent la relève aux commandes du Club de ski nautique, je pense à Denis Rompré, Madeleine Sévigny Lanthier, Zdenek Mezl et autres. Diane Lauzon, quant à elle, était toujours là sur le conseil d’administration du club en tant que secrétaire-trésorière. Son implication en ski nautique s’est continué au cours des ans et elle est maintenant Juge International – Pan Américain, de Ski nautique et planche Canada (Waterski & Wakeboard Canada).
Des athlètes de haute performance, parmi les nôtres, se sont classés aux niveaux canadien et international, dont Julie, Marie-Hélène et Josée Lanthier. Malheureusement, il semble maintenant que le club est moins actif qu’auparavant. Il faudra attendre la relève…
Mais pour ce qui est de l’Association des propriétaires au lac Labelle, je peux affirmer que nous ressentons une certaine fierté, Yvon et moi, d’avoir mis sur pied une telle organisation, qui existe encore aujourd’hui et voit à la protection de l’environnement et à beaucoup d’autres sujets d’importance. Il va sans dire que l’Association des propriétaires au lac Labelle lui tient à cœur, tout autant aujourd’hui que lors de sa fondation, en 1960. Son souhait : pouvoir être assuré que l’association survive pour les générations futures.
Il m’a fait pl aisir de rendre hommage à cet homme, J. Yvon Lauzon, que vous connaissez tous et qui a célébré récemment son 80e anniversaire de naissance. Nous lui souhaitons de profiter encore longtemps de ses passe-temps préférés, soit la pêche et la chasse à l’orignal et au chevreuil, avec ses deux filles comme partenaires.
Yvon, nous t’aimons et te souhaitons santé, bonheur et longue vie!
Hélène, ton épouse Diane, Joanne (Denis Archambault)